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Artéfact W1-02 : Estafette et Retour de la guerre

Soumis par : Lcol (à la retraite) R.G. Robert Farrell, Corps royal canadien des transmissions

L’estafette Nelson Farrell pose sur sa motocyclette Triumph vers 1918. Il porte un brassard (bleu et blanc) sur son bras droit.Pendant la guerre, Nelson Farrell a rempli plusieurs fonctions, dont certaines qui n’étaient pas directement en lien avec le domaine des transmissions militaires. Par exemple, lors de la bataille de la crête de Vimy, il était chauffeur pour le commandant d’une batterie composée d’obusiers de 9,2 pouces et il a ainsi pu observer toute la bataille à partir du poste d’observation du commandant.

En permission en Angleterre, il a rendu visite à la famille de l’adjudant Smith, un vieil ami de sa famille originaire de Winnipeg. À cette époque, l’épouse de l’adjudant Smith, ainsi que sa fille Elsie, vivaient à Folkestone. Pendant sa visite, Folkestone a été bombardée par des zeppelins, ce qui était l’un des premiers raids aériens stratégiques de l’histoire. Le concept des raids aériens était tellement nouveau qu’il n’y avait pas de canons antiaériens pour protéger la ville. De plus, les canons des navires de guerre se trouvant dans le port ne tiraient pas suffisamment haut pour abattre les zeppelins. Mon père a pris part au sauvetage des civils qui étaient blessés et coincés sous les décombres.

Après la fin de la guerre, beaucoup de membres du Corps expéditionnaire canadien étaient logés au camp canadien du parc Kinmel, dans le nord-est du Pays de Galle. Une combinaison de plusieurs facteurs tels que la piètre qualité de la nourriture, des retards importants dans l’organisation des transports pour le retour au Canada, une administration incompétente et les profits des populations locales au détriment des troupes canadiennes ont conduit à des émeutes dans le camp. Cinq Canadiens ont été tués et vingt-huit ont été blessés. Cet événement a poussé le gouvernement à accélérer le retour des troupes. Le RMS Olympic, un navire-jumeau du célèbre Titanic, avait été mis en cale sèche afin d’effectuer des modifications qui lui permettraient de transporter des civils. Ce navire a repris du service pour ramener les soldats à Halifax. Il était alors que partiellement repeint et on pouvait encore voir son camouflage de guerre.

Les troupes canadiennes à bord du RMS Olympic

Mon père se trouvait à bord de l’Olympic et il est arrivé avec les autres soldats à Halifax, en juin 1919, plus de six mois après la signature de l’Armistice.

Le RMS Olympic à son arrivée à Halifax

 

Au cours de la traversée, il a toujours gardé ses deux sacs près de lui. Un des sacs contenait ses uniformes et son arme – un revolver à canon long. L’autre était plein à craquer de souvenirs de guerre, dont un modèle réduit du char d’assaut Mark 5 qu’il avait construit avec une douille en cuivre et qu’il avait monté sur un morceau du chancel de la cathédrale d’Arras en ruines. Il y avait aussi un casque prussien en cuir avec une pointe sur le dessus, une carabine de cavalerie allemande, une arme automatique miniature belge et bien d’autres items. Lorsque l’Olympic s’approchait de son poste d’amarrage à Halifax, le navire heurta la jetée avec force. Comme beaucoup d’autres soldats, mon père se précipita pour voir ce qui venait de se passer. Quand il est revenu une minute plus tard, le sac qui contenait ses souvenirs de guerre était disparu!

Lorsqu’il arriva enfin à sa maison, à Winnipeg, il fut accueilli par son chien Spot. Ce dernier était aveugle et infirme, mais il reconnaissait encore son maître.

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