DGM
Artéfact W2-07: The Sinking of the Lancastria
Soumis par : Roger Hill

Le naufrage du Lancastria a eu lieu immédiatement après l’évacuation de Dunkerque (mai-juin 1940). Beaucoup pensent qu’il ne restait presque plus de troupes britanniques en France après l’évacuation de Dunkerque, cependant, il restait toujours 150 000 troupes britanniques et alliées (surtout dans l’Ouest et dans le Sud-Ouest de la France).
Dans les deux à trois semaines entre l’évacuation de Dunkerque et l’évacuation des troupes restantes, Churchill espérait organiser une ligne défensive entourant la Bretagne et le Sud-Ouest de la France. Il envoya Sir Alan Brooke pour organiser la défense, même si Brooke n’y voyait pas l’utilité. Une division canadienne fut envoyée de la Bretagne et avança vers Orléans, mais fut ordonnée de faire demi-tour avant de rencontrer les Allemands. L’armée française se désintégrait à l’époque et les Britanniques perdirent vite espoir de maintenir leur position sur le continent. Les troupes furent éventuellement évacuées des ports de la côte, en grande partie de Saint-Nazaire.
Le Lancastria, qui faisait partie de l’opération d’évacuation, transportait plus de 6 000 troupes lorsqu’il fut bombardé par la Luftwaffe et s’échoua le 17 juin 1940. Le naufrage fit près de 4 000 victimes et fut la plus grande catastrophe maritime de l’histoire britannique. Cette catastrophe fut même plus grande que celle du Titanic et de l’Empress of Ireland. Le naufrage fut passé sous silence et, à ce jour, presque personne ne s’en souvient.

Mon père était alors stationné dans un dépôt du Corps royal de l’intendance de l’Armée canadienne à La Chapelle sur Erdes, situé au nord de Nantes. J’ai découvert, à la suite d’une recherche, que son unité devait monter à bord du Lancastria. Cependant, ils sont arrivés en retard, car, selon mon père, ils devaient épuiser leur réserve de munition et détruire leur équipement avant de partir.
Je me souviens qu’il nous racontait qu’ils étaient arrivés en retard aux quais et qu’ils avaient dû se dépêcher de grimper dans des filets pour monter à bord d’un navire de charge. Ils furent attaqués en route vers l’Angleterre et furent éventuellement débarqués sur une plage quelque part sur la côte sud.

Les 150 000 troupes évacuées après Dunkerque ont été essentielles pour rebâtir les forces britanniques après les catastrophes de 1940. Plusieurs de ces hommes ont servi dans d’autres théâtres. Par exemple, mon père a servi au Kenya, à Ceylan, en Inde et en Birmanie. Miraculeusement, il a réussi à s’en sortir indemne. Les autres n’ont pas tous été si chanceux.
Fenby capture fidèlement l’ambiance de cette époque.